Corona

Corona

Ok, je sais ce que vous allez dire! Encore quelqu’un qui va nous bassiner sur le sujet… Seulement, je sens un grand besoin, auprès de mes millions de lecteurs, de connaître mes éloquentes vérités sur ce qui est vrai ou faux dans les tweets de nos scientifiques, les éditoriaux de nos rédacteurs en chef et les conférences de presse de nos dirigeants all over the world.

Quel période bizarre, non? Paradoxale. Un mélange de repos et de stress, de vérités et de mensonges, d’isolation et de proximité, de vie et de mort. de plus et de moins.

Corona = fake news

Choquer pour attirer l’attention. Marc, tu n’as pas honte? Entre-temps, j’arrive à mes fins, hé hé…

Le corona est tout à fait là, bien sûr, pas de fake news. Bien que! On n’a jamais lu autant d’information erronée que les derniers temps. Souvent par pure ignorance ou à cause de vérités du moment qui s’avèrent fausses (« en fait, le corona, ce n’est pas plus qu’une sorte de grippe », ce genre de choses).

Pour moi personnellement, la question « comment survivre en temps de corona? » n’est pas relevante. Sauf si je tombais malade, évidemment, à mon âge, on ne sait pas comment ça pourrait se terminer. J’ai tendance à voir tout ça dans un contexte plus large. Avant le corona, il y avait déjà des gens qui étaient totalement isolés, ou qui ont dû dire adieu à des proches. Il y a des gens qui n’ont jamais eu la place nécessaire pour un confinement, qui n’ont pas de maison, qui n’ont pas de proches. Des gens qui n’ont rien à perdre, qui n’ont rien. Pour ces gens-là, je peux m’imaginer que le corona n’est pas vraiment le plus grand de leurs soucis, qu’en pensez-vous?

Et tout de même. Les médias ne parlent plus que de ça, parce que c’est le seul sujet qui nous intéresse. Combien de morts, aujourd’hui? Ah bon, quand même moins qu’hier, bonne nouvelle, non?

Mais, au fait, quand est-ce que la compétition de football va reprendre? Et les courses cyclistes?

Sommes nous cyniques? Non, humains, tout simplement. Les hôpitaux sont bourrés, des gens meurent en ce moment, mais nous voulons tout de même savoir quand le sport reprend, quand on pourra retourner au shopping, et aussi, au café pour une bonne bière, mmhh, ou au resto, mes aïeux, une bonne table avec les copains! Oh, et un bbq avec tout la famille!

L’année passée, tout était évident: qu’est-ce qu’on mange, ce soir? Chez le chinois, une pizzeria? Et demain? barbeq? Tu commandes la viande chez Colruyt? Est-ce qu’il nous reste encore assez de charbon de bois? Ça paraît moins évident, maintenant…

Et puis tu te promènes, cool, et tu rencontres, par hasard, ce bon vieux Joseph. Viens que je t’embrasse, bisous, bisous! Il y a longtemps, non? Ah, c’était hier? D’accord.

Une liste de choses qui étaient toutes simples il y a quelques mois :

  • french kiss avec tante Joséphine
  • un petit tour en auto, et tout à coup, tu te retrouve à Knokke
  • crowdsurfen à Dour
  • une partie de bras de fer au café avec les copains
  • un citytrip à Paris
  • un après-ski à Ischgl!

(* biffez la mention inutile)

Attraction-répulsion. Nous voulons tout savoir, nous ne voulons rien entendre. « Je ne regarde plus les nouvelles à la téloche ». Mais je regarde en ligne, pour savoir si les masques sont vraiment utiles ou non. (la seule réponse exacte: oui, mais pas tout à fait, enfin, ça dépend).

Au départ, je pensais disserter sur la tension entre nos certitudes et l’incertitude du moment, mais mon texte commence de plus en plus à ressembler à, euh, rien. Une certitude en moins, bravo!

D’un autre côté, c’est tout de même autre chose que mon blabla pseudo-intellectuel et mes OPINIONS éclairées sur des sujets SUPER IMPORTANTS.

Reprenons. Incertitudes-certitudes. Nous perdons complètement nos marques, nous n’avions pas la moindre idée que ça nous pendait au nez. Rien de spécial, en fait, dans le contexte de l’histoire de notre planète. Quoi, 100.000 morts? Et alors? Sur combien, 7 milliards? Oui d’accord mais, tout de même, ça nous tombe sur le dos maintenant, dans notre monde moderne et technologique, où tout est croissance et prospérité infinie! On était loin d’en tenir compte. Les imbéciles qui nous avertissaient, on les envoyait promener, fouteurs de merde, tu ne vois pas que je consomme, là, maintenant?

Nous sommes bouleversés par le « nouveau normal » qui risque de disparaître aussi vite qu’il est apparu. Bientôt, nous retournerons au « comme avant », j’en suis convaincu, parce que je vois des signes partout. « Quoi, tirer les leçons de la crise?, Peut-être, mais tout d’abord remettre la machine économique en marche, pour le reste on verra plus tard ».

Dans l’instant, il semble évident que le secteur des services doit être revalorisé: la santé, les soins gériatriques, éducation, et autres services. La culture aussi, pourquoi pas?

Mais avant, il est urgent de sauver d’autres secteurs :

  • le secteur aéronautique
  • le tourisme
  • l’horeca
  • le secteur de la mode
  • les commerces
  • les finances publiques
  • la pension de nos politiciens
  • l’export
  • l’import
  • la consommation intérieure
  • la vente de poires à la Russie
  • la vente de chocolat à la Chine

Et après, s’il reste du temps et de l’argent, nous débattrons interminablement dans le Parlement d’un hausse des salaires de 1% pour les infirmières, d’accord? Vous ne pourrez pas dire que nous ne faisons rien pour eux. OK, nous n’aurons pas encore de gouvernement, ce qui remettra une décision aux calendes grecques, mais bon. Ah oui, nous allons acheter en Chine 100 million de masques FFP2 pour notre réserve stratégique (le secteur de la santé nous coûte une fortune, et le pire de tout, il ne rapporte rien). Du fait de cet investissement, il sera bien sûr nécessaire de faire des économies dans le secteur, par exemple en réduisant le nombre de lits. On ne peut pas tout avoir, n’est-ce pas? Quoi? Et si ça recommence? Pessimiste! On verra bien!

Ce sont les signes que j’aperçois. J’essaie de lire entre les lignes. Petit à petit, dans les médias, les virologues et les médecins se voient refoulés par des chefs d’entreprises, des éminences libérales et par « l’homme de la rue qui désire reprendre le travail ».

Un engrenage sans fin, me semble-t-il. La logique économique que nous subissons depuis plusieurs décennies reprend le dessus. Je vous parie que Bart DW va se faire entendre les prochains jours.

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