Excuses

Désolé, vraiment, désolé. Je sens un grand besoin de m’excuser pour toutes sortes de choses.

Pas pour publication

En premier lieu, parce que je n’ai plus rien publié depuis très longtemps (au grand bonheur de certains, j’en suis sûr). Ma dernière publication date déjà d’août de l’année passée, c’est comme si c’était hier. Non pas que ma plume soit restée sèche pendant tout ce temps. Seulement, pas assez régulière, trop incertaine, trop labile pour publier quoi que ce soit. J’ai, depuis un bon bout de temps, le sentiment que mes opinions sont sans importance. Cela ne m’empêche pas d’écrire, seulement de publier.

En pensée, j’ai écrit au moins trois bouquins les derniers mois. Surtout à vélo, je suis très productif. Opinions, fragments de textes, idées brillantes, cela se bouscule, cela s’écrit sur un parchemin dans ma tête. Une fois arrivé à destination, les bribes s’envolent dans le vent, à jamais. Certaines me reviennent. C’est ainsi que cet article est né.

Il y a dans ma vie une « nouvelle clémence », en grande partie sous l’influence de mon bénévolat à l’asbl Meegaan. Cette clémence est idéale pour mes interactions sociales, mais néfastes pour affûter mes opinions.

Il y a tant de radicalisme autour de nous, je ne veux pas en rajouter. C’est un concours pour qui a raison. On le voit aussi avec le corona, les médias (sociaux) en sont plein. Et chacun de nous doit prendre position, choisir son camp. Fatiguant.

Ce qui n’a pas changé, c’est que j’ai une opinion sur tout. Seulement, cette opinion, je ne veux plus la propager comme la seule vérité absolue et condamner ceux qui s’y opposent, j’essaie au contraire de comprendre ce qui amène l’autre à penser autrement. J’essaie de me mettre à sa place. Enfin, çà, c’est la théorie, le but ultime. En pratique, c’est moins facile, ça coince un peu. Parfois, c’est une bonne chose, on ne doit pas être trop coulant non plus. Un policier qui met son genou dans le cou d’un homme sans défense, c’est pas ok, point. Il n’y a pas à discuter, selon moi. Et j’ai d’autres exemples de la sorte.

En fin de compte, mes bonnes intentions, c’est très chouette, mais, honnêtement, aussi plutôt soporifique. Rien de tel qu’un avis bien saillant, ça fait mieux vendre.

Pas pour les amis

Mes profondes excuses à mes amis. Je n’ai jamais été un bon et loyal ami. Trop erratique, trop absent, trop peu à l’écoute. Je ne prends jamais l’initiative, je suis passif. Et cela n’encourage pas la relation. un ami est fidèle, je suis volatile. Désolé, R., J., R., S., D., H., D.,… Je pense souvent à vous, je me dis: comment va-t-il/elle, je devrais… Et puis je ne fais rien. La plupart du temps. Je me retire sur moi-même et j’attends. Pas idéal, à chaque fois, je vous passe la main.

Pas pour le vélo

Vraiment, vraiment désolé, chers conducteurs automobiles. Je roule à vélo, bien que je sais, comme tout le monde, que les rues sont faites pour les autos. Le fait que vous me tolériez, que vous ne m’ayez pas encore renversé, c’est tout simplement admirable. Parce que, avouez, il n’y a rien de plus ch*** qu’un cycliste qui vous barre la route. C’est mauvais pour la consommation (freiner et puis ré-accélérer, pas simple) et de plus vous risquez d’arriver à destination quelques secondes trop tard.

Et les pouvoirs publics, ils ne viennent pas particulièrement à l’aide, avec le code de la route qui remet en doute la suprématie de la voiture. Rues cyclables, c’est quoi ce truc? On ne peut même pas y dépasser les vélos, rendez vous compte. Et cette règle complètement absurde de distanciation (1,5 mètre de distance obligatoire entre la voiture et le vélo), qu’est-ce que c’est, cette histoire? Je comprends bien qu’il est impossible pour vous de passer sans effleurer les intrus/cyclistes, avec ces rues beaucoup trop étroites, pas croyable!

En fait, je devrais rester à la maison. Ou bien, prendre la voiture, tout simple. Le problème… Je sais, c’est égoïste, mais je préfère le vélo, je n’y peux rien.

Et encore autre chose que je dois apprendre à accepter: une piste cyclable doit dans certains cas pouvoir être employé comme parking, parce qu’il faut quand même se parquer quelque part. Sur la rue? Vous savez, en tant que chauffeur, qu’il n’y a rien de plus embêtant que de devoir ralentir, ou pire, s’arrêter pour une voiture en stationnement. Donc, la piste cyclable est la logique même, c’est aussi moins loin de la porte d’entrée de votre maison. Que moi, cycliste, je doive naviguer entre les voitures (de préférence sur la voie piétonnière, s’il y en a une), tant pis.

Pas pour les abeilles

Voisin, voisine, je me dois de présenter mes excuses les plus profondes. Mon jardin est mal entretenu, c’est une honte pour notre rue. Je suis un jardinier feignant, j’ai honte, vraiment…

Je n’y peux rien, je trouve que la nature elle-même l’entretient mieux que moi. J’ai une prédilection complètement abjecte pour la nature folle. Pas correcte, évidemment, un jardin se doit d’être clinique, propre. Les abeilles, les insectes, le réchauffement climatique, la pénurie d’eau, allez tous vous faire f****, l’ordre doit régner !

Pas pour tout le monde

Mes excuses à tous ceux qui, en lisant cet article, doivent constater qu’ils n’ont pas été mentionné. Je peux m’imaginer que cela fait mal. Pour une fois que Marc présente ses excuses pour tout ce qu’il vous a fait, il vous oublie, vous qui depuis des lustres, portez le fardeau des blessures incurables qu’il vous a affligé. A vous tous, faites moi signe et profitez de cet bouffée magnanime qui m’entoure à l’instant.

Pas pour rire

Ceci n’est pas du sarcasme?

Ne vous méprenez pas. Ou si, quand même. Comprenez ce que vous voulez, et désolé si je vous confonds.