jour 1 sans auto

On a longtemps hésité, on le fait ou on ne le fait pas? On en parle depuis quelques temps. Pas du tout sûr de notre choix. Est-ce bien une bonne idée? Nous nous sommes séparés de notre voiture.bye bye

Nous avons 61 et 58 ans, nous vivons dans la campagne, sans supermarché derrière le coin, il y a le transport en commun, maar c’est la Belgique. Pour aller p.e. à As, nous devons prendre le bus, le métro et le train. Dans le meilleur des cas, cela nous prendrait 1h15, mais soyons réalistes, prenons 2 heures . En voiture: 20 minutes (sans les files, évidemment). En vélo, nous y sommes en 45 minutes.

Donc: le vélo. Nous sommes les fiers propriétaires de 2 e-bikes flambant neufs, nous accrochons nos sacs au porte-bagage, il nous manque encore des vêtements contre les intempéries .

Arriverons-nous à nous débrouiller sans auto? A entendre les réactions de certains: non, impensable, utopique, qu’est-ce que vous croyez?

Selon nous : on verra bien. Il y aura des ajustements à faire, ce ne sera pas tous les jours la fête. Des « nom de dieu », des moments de doute. Parfois, nous n’arriverons pas à destination, devrons refuser des invitations, ou arriver transis, en sueur ou plein de boue.

Je vois, j’entends, je sens que vous pensez: mais, bon sang, pourquoi? Eh bien, les raisons sont multiples :

  • depuis quelques années, nous sommes obligés de diminuer les dépenses, et avec la pension qui se pointe dans quelques années, cela risque d’empirer. La voiture était pour nous un luxe
  • je veux redonner quelque chose aux générations futures: nous avons vécu avec une empreinte écologique insensée. J’ai pendant des années pris l’avion comme d’autres prennent le bus, ma voiture de société (allemande, vous le savez bien) avait un taux d’émission de CO2, je vous dit pas…, notre villa 4 façades est un exemple de développement linéaire typiquement Belge, et je ne parle pas de notre piscine  modulaire, que nous remplissions tous les ans de 25000 litres d’eau potable. Désolé, Anuna, désolé Greta. C’est pour protester contre des gens comme moi que vous avez brossé les cours les derniers mois.
  • il n’y pour moi rien de plus fantastique que de traverser le Pajottenland à vélo. Les voitures passent à toute allure, ne voient pas l’écureuil qui sautille vers son arbre, ou le champ plein de coquelicots, ou la prairie et ses veaux à peine nés. Il y bien évidemment aussi du stress, quand p.e. un débile en 4×4 me rate de deux doigts. Mais le plus souvent, c’est le contraire, c’est la pleine jouissance, quelque soit la météo. C’est la liberté.